vendredi 30 septembre 2011

Parfois LePaf est chef chez soi.
Pas chef de famille, non. Si ce rôle avait encore une existence légale il reviendrait à ChèreÉpouse de l’endosser.
Il ne prétend pas non plus régenter toutes et tous sous son plafond de plâtre, mais croit vous avoir déjà touché deux mots de ceci.
Pour autant il lui arrive de donner des ordres et d’être obéi.
Oui.

Ça n’a l’air de rien mais apprenez que LePaf a passé plus de temps dans sa vie à obéir qu’à commander. Lors de sa vie d’avant, celle des openspaces, des chèques déjeuner et cafés dans des gobelets plastique, il avait au-dessus de sa tête toute une ribambelle de supérieurs quand sous ses ordres s’étalait un désert sans trace de vie aucune.
Aussi quand pour la première fois il a fallu faire preuve d’autorité devant MonAiné, LePaf eut durant de longues secondes le regard d’une poule tâtant du bec un Leatherman.
(Assez proche, en vérité, du regard DuPaf lui-même devant le Leatherman que ChèreÉpouse déploie à l’occasion d’époustouflantes séances de réparations/transformations d’objets.)

Mais années et bouteille prises n’auront pas été inutiles et, bien que je ne me fasse pas trop d’illusions sur mes réelles capacités au leadership – comme disaient mes collègues du temps des open-spaces, etc. – je n’ai eu pour l’instant jamais eu à faire face à d’authentiques épisodes de mutinerie.

Mais en même temps que LePaf apprenait le commandement, mes enfants apprenaient la dissimulation et tout enivrant que puisse être le pouvoir sur ses ouailles, il faut pour en goûter pleinement les effets grisants, savoir fermer les yeux sur les grimaces esquissées, les imitations grotesques, blagues dénigrantes suivis de rires sous cape et autres insubordinations qui pullulent une fois un ordre émis.

LePaf trouve d’ailleurs que si lui fait de tels efforts, ses enfants pourraient, de leur côté, travailler à davantage de discrétion.





LePaf en toque :
Ah, ça, devant Attila, on ne devait pas moufeter. Et si, en tordant un peu la théorie des signatures, on espérait d’un plat aux Hunes origines, un peu du respect que ces fiers cavaliers imposaient ?
Et si, on se lançait dans un tartare de saumon ?

vendredi 23 septembre 2011

LePaf croit aux vertus éducatives des histoires. Un récit, une morale et le bambin édifié filera doux et droit jusqu’à sa crise dite d’ingratitude.

C’est ainsi qu’un après-midi de retour d’école j’installai MonTerrible sur mes genoux pour lui compter la terrible et merveilleuse histoire de ma grand-tante Mimi.
Jusque là épouse dévouée et sans histoire l’arrivée des allemands en 1940 conduisit sa raison à partir pour un exode définitif.
Dès lors, elle se mit, en plus d’un délire verbal continu et d’une tendance à prendre son interlocuteur pour telle ou telle célébrité, à adopter toute une série de comportements déroutants.

Par exemple :

-    Au moment de passer le balai ou l’aspirateur, elle retournait systématiquement vers le mur radio et télévision, par ce que ces « salopes regardaient sous ses jupes ! »

-    Persuadée que la victoire des alliés n’était qu’une ruse elle pensait que ces derniers avaient laissé un peu partout de terribles et agressifs microbes contre lesquels ils fallait agir sans faiblir. Et de passer aux détergents sols et murs mais aussi l’ensemble des objets de sa maison et son extérieur, ainsi que ses différents habitants. Qui n’a jamais croisé le regard d’une chèvre en train de se faire javelliser ne connait pas la panique.

Tante Mimi avait aussi l’habitude de remplir les multiples poches de son tablier, ainsi que les espaces entres les multiples couches superposées qui constituaient son vêtement de tout ce que ceux-ci pouvaient contenir et passaient à proximité des ses mains vives à chaparder.
Avec quelques années de recul, je me dis que cette pulsion d’accumulation a sûrement aussi son origine dans ces années de privations qu’on décrit comme les plus sombres de notre histoire.
Mais à l’époque c’est cette manie que je trouvais la plus étrange (et la plus dangereuse pour mes billes, Malabars et autres trésors d’enfance qu’il m’était donc interdit de laisser trainer).

Vint alors le moment de dire à MonTerrible que non, ce n’est pas par cruauté que je l’empêche de ramasser tout ce qui sur le trajet du retour semble à ses yeux suffisamment éloigné d’un déchet décomposé. Il aurait aussi fallu lui faire comprendre qu’il n’y avait rien de scandaleux à vider une bonne part du contenu de ses poches dans les poubelles, et que la norme était de mon côté.
Il aurait fallu mais ma conclusion s’est interrompue devant les yeux furieux de ChèreEpouse, très contrariée à l’idée qu’on puisse comparer un de ses enfants à mon aïeule siphonnée.
Conclusion qui aurait été de toute manière mise à mal par le meuble partiellement cabossé qu’elle venait de ramasser sur le trottoir et qui, après quelque coups de marteau et de peinture dont elle a le secret fera comme d’habitude l’admiration de nos convives.
LePaf devra donc trouver autre chose pour édifier son fiston et, en attendant, devra privilégier la fourberie d’un vidage de poche en cachette de celui-ci.
 



LePaf en toque :

Tiens et si on rentabilisait la demi-tonne de châtaignes que MonTerriblerapporte quotidiennement en saison. Et pour ceci, que diriez-vous d’un velouté de châtaignes ?

vendredi 16 septembre 2011

Derrière nous les beaux jours, enfin aussi beaux que la Bretagne peut en offrir.
Terminées le grand air propre à oxygéner une smala revigorée, iodée et exposée aux embruns bretons, à la verdure qui égaye l’humeur et marque à vie les bermudas trop clairs et même pas encore usés.
LePaf lui-même mit à profit ces quartiers d’été pour se refaire une condition physique à coups, bien tempérés, d’activités sportives.
Ainsi, la jambe galbée et bronzée sous le jean, les poumons remis à neuf c’est un Paf affuté qui a repris les courses quotidiennes entre les différents points de dépôt d’enfants.
Dépôts qui ne se sont pas faits sans serrements de cœur et yeux humides alors même qu’on passait une partie de l’été à les attendre avec impatience.
Les bambins,eux n’ont pas semblé perturbés par cette séparation.
MaPrincesse était pressée de montrer à ses copines combien, en deux mois, ses cheveux ont poussé et sa langue s’est pendue.
MonTerrible piaffait d’impatience à l’idée de pouvoir fouler à nouveau les tatamis dans son kimono de super héros leplus fort du monde.
Seul MonAiné fit preuve de réticence.
Pas vraiment une surprise dans la mesure où il n’a jamais fait montre d’une affection délirante pour la scolarité.
Mais cette année, il s’est trouvé un complice surprenant pour entretenir sa défiance.
Dans un magazine censé représenter l’excellence de la bonne éducation il arécemment luque l’enseignement était obligatoire mais pas l’école.
Il s’est bien sûr mis à réclamer un professeur à domicile avec force sanglots et poignées de « c’est pas juste ».
Le même journal sorti d’un groupe de presse se voulant sans peur et sans reproche lui avait également appris qu’il était déconseillé de donner des devoirs écrits aux élèves de primaire,le faisant passer de l’archi mauvaise volonté au refus furieux.
La rentrés s’annonce sportive, il va falloir la conserver cette condition physique.





LePaf en toque :

Cette année, LePaf pratique se concentrera sur les seuls fourneaux (d'où le changement de nom).
La rentrée, période des bonnes résolutions. Cette année, c’est promis, on mangera sain tout en surveillant les cordons d’une bourse, elle, déjà mince.
Alors voici une recette qui répond à ces deux exigences et possède aussi l’avantage d’avoir un nom italien des plus plaisant à prononcer quand il s’agit de présenter le plat :Pesceall'acquapazza :